La loi n°2025-989 du 24 octobre 2025 portant transposition des accords nationaux interprofessionnels en faveur de l’emploi des salariés expérimentés et relatif à l’évolution du dialogue social (couramment appelé loi « Séniors »)publiée au journal officiel du 25 octobre réforme en profondeur l’entretien professionnel, désormais renommé « entretien ‘de parcours’ professionnel ».
Les principales mesures sont les suivantes :
- Périodicité des entretiens de parcours professionnel repensée
Désormais la périodicité des entretiens de parcours professionnel est la suivante :
- à l’embauche, le salarié est informé qu’il bénéficiera d’un entretien au cours de la première année suivant son embauche (art. L6315-1 I. al. 1er c. trav.) puis tous les quatre ans (art. L6315-1 I. al. 2 c. trav.) (et non plus tous les deux). Un accord d’entreprise ou à défaut de branche aura la possibilité de définir une période différente, mais qui ne pourra être supérieure à quatre ans (art. L6315-1 III. c. trav.).
- Tous les huit ans, l’employeur doit réaliser avec le salarié un état des lieux récapitulatif de son parcours professionnel (et non plus tous les six ans) (art. L6315-1, II al.1er c. trav.).
- Nouvelles thématiques obligatoires
L’entretien de parcours professionnel porte désormais sur (art. L6315-1 I. al. 3 à 7 c. trav.) :
- les compétences du salarié, les qualifications mobilisées dans son emploi actuel et leur évolution possible au regard des transformations de l’entreprise ;
- sa situation et son parcours professionnel, au regard des évolutions des métiers et des perspectives d’emploi dans l’entreprise ;
- ses besoins de formation, qu’ils soient liés à son activité professionnelle actuelle, à l’évolution de son emploi au regard des transformations de l’entreprise ou à un projet personnel ;
- ses souhaits d’évolution professionnelle. L’entretien peut ouvrir la voie à une reconversion interne ou externe, à un projet de transition professionnelle, à un bilan de compétences ou à une validation des acquis de l’expérience ;
- l’activation par le salarié de son compte personnel de formation, aux abondements de ce compte que l’employeur est susceptible de financer et au conseil en évolution professionnelle.
Comme auparavant, cet entretien ne porte pas sur l’évaluation du travail du salarié (art. 6315-1 I. al. 8 c. trav.).
- Entretien de parcours professionnel au retour de périodes d’absences
La loi maintient l’obligation selon laquelle l’employeur est tenu de proposer un entretien après certaines périodes d’absences (congé de maternité, congé parental d’éducation, congé de proche aidant, congé d’adoption, congé sabbatique, période de mobilité volontaire sécurisée, période d’activité à temps partiel au sens de l’article L1225-47 du code du travail, arrêt longue maladie, mandat syndical).
Toutefois, cette obligation ne s’applique désormais que si le salarié n’a bénéficié d’aucun entretien de parcours professionnel au cours des douze mois précédant sa reprise d’activité (art. L6315-1 I. al. 9 c. trav.).
- Entretien de mi-carrière renforcé
Un entretien de mi-carrière sera organisé dans les deux mois à compter de la visite médicale de mi-carrière (art. L4624-2-2 c. trav.). En plus des sujets mentionnés lors de l’entretien de parcours professionnel « classique », l’entretien permet d’aborder l’adaptation ou l’aménagement des missions ou du poste de travail, la prévention des situations d’usure professionnelle, les besoins en formation et les éventuels souhaits de mobilité ou de reconversion professionnelle du salarié(art. L6315-1 IV. c. trav.).
- Entretien de fin de parcours professionnel
Le premier entretien de parcours professionnel réalisé au cours des deux années précédant le 60e anniversaire du salarié comporte en plus des sujets abordés au cours de l’entretien de parcours professionnel « classique », un examen des conditions de maintien dans l’emploi, des possibilités d’aménagements de fin de carrière, notamment des possibilités de passage au temps partiel ou de retraite progressive (art. L6315-1 V. c. trav.).
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Les nouvelles dispositions issues de la loi du 24 octobre 2025 sont entrées en vigueur le 26 octobre 2025, sauf pour les entreprises et les branches couvertes par un accord collectif fixant la périodicité des entretiens professionnels. Ces accords doivent être renégociés pour être mis en conformité avec la loi. A défaut, (i) la nouvelle périodicité de quatre ans et (ii) l’organisation du premier entretien au cours de la première année suivant l’embauche s’imposeront dans les entreprises et branches concernées à compter du 1er octobre 2026 (art. 3, II de la loi du 24 octobre 2025).




