Booking.com propose de supprimer la clause de parité tarifaire de ses contrats

Pratiques anticoncurrentielles

Le secteur hôtelier a été complètement transformé par les plateformes de réservation en ligne qui servent d’intermédiaires entre les clients (particuliers et professionnels) et les hôtels. Aujourd’hui, la majeure partie des consommateurs (93 %) passe par ce biais pour trouver un hôtel. En effet, ces sites internet permettent une comparaison très poussée des différents hôtels puisqu’ils fournissent non seulement un descriptif détaillé avec les tarifs mais encore des photos et les critiques des précédents clients. En contrepartie de ce référencement, les plateformes de réservation en ligne prélèvent une commission sur la réservation. Ce mode de réservation est devenu incontournable (70 % des réservations d’hôtels faites en ligne) si bien qu’un hôtel ne peut pas se permettre de ne pas y être référencé.

Les principaux syndicats hôteliers ont saisi l’Autorité de la concurrence à propos des pratiques mises en œuvre par ces plateformes, notamment Booking.com, Expedia et HRS. En effet, ces plateformes incluent de manière systématique dans leurs conditions une clause « de parité » selon laquelle les hôteliers doivent leur consentir des conditions au moins aussi avantageuses que celles consenties sur tous les canaux de distribution, directs et indirects (plateformes, agences de voyage, tours opérateurs).

Or, cette clause supprime de fait toute concurrence pour les plateformes puisqu’elle ne les oblige pas à se rendre attractives. La suppression de cette clause permettrait aux hôteliers de pratiquer librement des prix différents selon les canaux de distribution et selon les plateformes en fonction, par exemple, des conditions de mise en ligne proposées par les plateformes. Cela aurait pour conséquence de remettre en concurrence les différentes plateformes de réservation en ligne et d’entraîner ainsi une diminution des commissions et in fine des tarifs.

Booking.com, leader sur le marché a donc proposé de s’engager à supprimer cette clause de ses conditions vis-à-vis des canaux indirects mais de la maintenir pour les canaux directs (les hôteliers eux-mêmes). Booking.com a également proposé d’élargir cet engagement à l’ensemble des pays de l’Espace Economique Européen. Les tiers peuvent faire connaître leurs observations sur ces engagements jusqu’au 31 janvier 2015


Autorité de la concurrence, Test de marché dans le secteur de la réservation hôtelière, 15 décembre 2014